Norvège: le « béluga-espion » a été tué intentionnellement, selon deux ONG

Objet de tous les fantasmes, y compris des soupçons d’espionnage, le béluga Hvaldimir, retrouvé mort le week-end dernier dans le sud-ouest de la Norvège, a été tué par balles, ont affirmé deux ONG norvégiennes mercredi.

Les organisations de défense des animaux NOAH et One Whale ont annoncé avoir déposé plainte auprès de la police norvégienne pour qu’elle ouvre une « enquête criminelle ».
Cétacé blanc décrit comme jeune et bien-portant, Hvaldimir avait été retrouvé sans vie samedi au large de la côte sud-ouest à Risavika. Son corps avait été transporté lundi dans une antenne locale de l’Institut vétérinaire norvégien en vue d’une autopsie.
Le rapport est attendu « d’ici trois semaines », a précisé une porte-parole de l’institut.
« Il avait de multiples blessures par balle sur le corps », a assuré à l’AFP Regina Crosby Haug, qui dit avoir vu la dépouille lundi.
Mme Crosby Haug dirige One Whale, ONG spécialement créée pour suivre les mouvements du cétacé devenu une célébrité en Norvège.
« Les blessures de la baleine sont alarmantes et d’une nature qui ne peut exclure un acte criminel. Elles sont choquantes », a de son côté commenté la leader de NOAH, Siri Martinsen, dans un communiqué.
« Face à la suspicion d’un acte criminel, il est crucial que la police intervienne rapidement », a-t-elle ajouté.
C’est une troisième ONG, Marine Mind, concurrente de One Whale, qui dit avoir retrouvé Hvaldimir gisant mort samedi aux alentours de 14H30 (12H30 GMT).
« Rien ne laissait immédiatement transparaître les causes de la mort », a déclaré son leader, Sebastian Strand, à l’AFP. « On a vu des marques mais il est trop tôt pour se prononcer ».
Selon lui, certaines marques étaient probablement dues à la prédation d’oiseaux marins, mais d’autres restent à ce stade inexpliquées.
Agé entre 15 et 20 ans au moment de sa mort selon les estimations, « Hvaldimir » avait été repéré en avril 2019 au large de la région arctique du Finnmark, dans le Grand nord norvégien.
Il portait alors autour de la tête un énigmatique harnais équipé d’un socle pour une petite caméra, avec le texte « Equipment St.Peterburg » imprimé en anglais sur les lanières en plastique.
Cela avait fait naître des conjectures selon lesquelles il s’agissait d’un animal-espion venu de la Russie voisine et lui avait valu d’être baptisé Hvaldimir, jeu de mots associant le mot baleine (hval, en norvégien) et l’emblématique prénom russe que porte le maître du Kremlin.
Moscou n’a jamais officiellement commenté les spéculations.

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